Il faut repartir à zéro !

J’étais de ceux-là qui croyaient que le ciel leur est tombé dessus à la proclamation des résultats du scrutin du 10 avril 2016. J’avais le sentiment d’échouer à ma mission. Je suis l’aigle qui a raté sa proie. Je passais le temps à écrire pour sensibiliser, conscientiser et appeler la jeunesse tchadienne à prendre son destin en main en opérant un choix judicieux : il fallait voter utile. Voter utile consistait à voter n’importe qui, n’importe quoi, n’importe où sauf le MPS qui a montré ses limites. Je ne suis pas un opposant et je ne ferai jamais partir de cette opposition qui ne croit pas en elle même. Je suis de ceux qui voulaient l’alternance à tout prix mais hélas ! Le tsunami électoral survenu des tréfonds de la désolation a emporté avec lui l’espoir d’un peuple.

J’ai donc compris par la même occasion que ce n’est pas tous les vœux qui se réalisent. Je ne m’inscrits pas dans ce faut débat de qui a gagné et qui a perdu. Les élections appartiennent tout de même au passé. Il faut tourner la page.

Depuis la proclamation des résultats, je suis aux abonnés absents par mes écrits. Pendant tout ce temps, j’ai observé le silence ! J’étais en deuil de la démocratie ! Je chantais dans le silence le requiem de la démocratie dans mon pays. Les étoiles se sont éclipsées dans le ciel. On assiste à une aube sans crépuscule. Le soleil n’est plus l’essence de l’existence. Ceci dit, j’ai envie de tout abandonner ; tout laisser. J’ai envie de passer à autre chose ! Bref, j’ai eu envie d’écrire désormais des poèmes d’amour et non des écrits engagés. L’échec n’est pas le fait de ne pas y parvenir mais l’échec c’est lorsque j’abandonne. Je n’abandonnerai pas ! J’irai jusqu’au bout ! Il faut se ressaisir et recommencer ! Il faut repartir à zéro !