DÉCLARATION DU COLLECTIF DES TCHADIENS INDIGNES RÉSIDENTS AU
BURKINA FASO SUR LES MASSACRES DU 20 OCTOBRE 2022 AU TCHAD
Mesdames et Messieurs
Chers journalistes
Chers camarades de lutte
Chers compatriotes
Le 20 octobre 2022, la ville de N’Djamena s’est réveillée sous les coups de canon des militaires. Ce fut un jeudi noir ! en effet, le 20 octobre marquait la fin des 18 mois du Conseil militaire de transition (CMT). Mais le CMT, dans sa volonté manifeste de confisquer le pouvoir, a organisé une parodie de Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) qui était tout sauf inclusif. 45 jours ont suffi pour la tenue de ce fameux dialogue à l’issue duquel, selon les conclusions du DNIS, la durée de la transition a été prolongée de 24 mois (2 ans) mais a consacré également l’éligibilité du putschiste Mahamat Idriss Deby Itno au terme de ces 2 ans. Le peuple refuse de ce fait le pouvoir dynastique qui est en train de s’installer au Tchad. Il est descendu dans la rue pour exprimer son refus. Il fut accueilli par des coups de canons à N’Djamena, à Moundou, à Doba, à Koumra, à Mongo, à Sarh, etc. Pourtant la liberté d’expression et de manifestation est un droit constitutionnel.
Plus de 70 personnes ont été abattues, plus de 500 blessés et plusieurs centaines d’arrestation. Ces personnes ont été assassinées à balles réelles parce qu’elles sont juste sorties pour rappeler à un officier qui, à la prise de pouvoir par les armes avait dit qu’il n’allait pas se présenter aux prochaines échéances électorales.
L’heure est actuellement grave car après la manifestation, les militaires lourdement armés continuent à enlever des gens dans les quartiers, en violant leurs domiciles sans mandat. Ces personnes enlevées sont conduites dans certains lycées qui sont devenus des centres de torture où elles sont torturées jusqu’à ce que mort s’en suit. Leurs corps sont déposés par la suite à la morgue de l’hôpital. C’est la psychose générale dans les quartiers. La population vit au rythme des enlèvements, de tortures, d’assassinat, de déportation et de disparition. Le non-respect de l’interdiction de la manifestation ne saurait être une raison donnant lieu à une telle boucherie.
Des images sur la toile ont montré des hommes en tenue civile qui ont ouvert le feu sur des manifestants à main nue. Ce qui montre que ce n’était pas seulement des forces de l’ordre mais il y avait également des mercenaires.
Désespérément, le régime criminel de N’Djamena attise la haine en jouant sur la fibre religieuse dans le seul but de justifier son maintien au pouvoir. C’est loin d’être un problème chrétien – musulman ou Nord – Sud. Toutes ces confessions religieuses ont toujours vécu en parfaite harmonie. Il ne faut pas tomber dans leur jeu. L’injustice et la mal gouvernance constituent principalement les soucis des Tchadiens. Le peuple ne souhaite plus vivre 32 ans de calvaire comme il l’a vécu avec Déby père.
Ainsi, la deuxième phase de la transition annonce ses couleurs. Plus de 70 morts au sortir d'un dialogue national montre que ce dialogue a été en réalité du bluff et cache d’autres intentions.
Le collectif des Tchadiens Indignés résidents au Burkina Faso exige :
- L’arrêt immédiat de la violence sur les populations ;
- L’arrêt de l’instrumentalisation d’une partie de la population contre une autre en jouant sur la fibre religieuse ;
- La poursuite en justice des criminels qui ont fauché des vies innocentes ;
- L’intervention de la communauté internationale afin de stopper Mahamat Deby dans sa folie meurtrière ;
- La démission de Mahamat Idriss Deby Itno et son gouvernement vomit par le peuple.
A bas Mahamat Idriss Deby Itno
A bas Saleh Kebzabo, premier ministre
A bas Haroun Kabadi, président du Conseil national de transition
Vive le peuple tchadien
Ta liberté naitra de ton courage !
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