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Tchad - Réduction de 50% des salaires des policiers: Les gardiens de la sécurité sont dans l’insécurité sociale !

par Ndengar Masbé 9 Juin 2017, 16:36 Tchad réduction salaires policiers primes sécurité

Crédit ph: Tchadinfos

Crédit ph: Tchadinfos

Les salaires des fonctionnaires ont été réduits. Les primes des enseignants chercheurs et les bourses des étudiants ont été purement supprimées. L’intégration à la fonction publique des jeunes diplômés ajournée pour au moins trois années. Tous ces malheurs se sont abattus sur le peuple en moins d’une année. Quel sort ?! Aucun fardeau ne saurait être plus pesant que toutes ces successions de drame. On s’attendait certes à une autre décision non seulement impopulaire et stupide comme les autres de la part de l’Etat mais pas celle qui consiste à charcuter de moitié le salaire des agents de la police. Combien vaut le revenu mensuel d’un policier ? Une somme dérisoire. Ainsi à la date du 29 mai 2017, Idriss Deby a signé un décret portant réduction du salaire des fonctionnaires du corps de la police nationale. La crise a été brandie pour justifier cette prise de décision assagie par le président Deby. Ce décret entre en vigueur à partir de ce mois de juin 2017. Tout est clair : nul n’est à l’abri puisque selon certaines sources, cette loi sera également appliquée, très bientôt aux militaires. Quel avenir pour un Etat qui base son économie sur les retenus des salaires de ses fonctionnaires ?

 

« Que le policier qui ne se sent pas mieux avec la réduction des indemnités n’a qu’à quitter le Corps et regagner la vie civile pour mieux critiquer », a lâchement martelé au micro de nos confrères de Tchadinfos, Tahir Erda, l’un des généraux analphabètes de l’armée et par ailleurs directeur général de la police nationale. C’est clair, c’est le tour des fonctionnaires du corps de la police de vivre l’amère expérience de réduction de salaire avec interdiction fermer d’ouvrir la « gueule ». La grande muette ne sera épargnée, selon les indiscrétions.

Combien gagne un policier dans ce pays ? Médiocre somme mensuelle au titre de salaire. Leurs conditions de vie peu reluisante en attestent. La preuve, l’opinion leur colle toutes sortes de sobriquets les plus méprisants : racketeurs, voleurs, pilleurs, arnaqueurs, escrocs, braqueurs à ciel ouvert, etc. tout ça, parfois à tort. Il est inadmissible de réduire les maigres salaires des agents qui se battent contre les intempéries pour assurer la sécurité des citoyens. Réduire donc les indemnités de 50% des agents qui abandonnent leurs familles, leurs distractions, leurs plaisirs, leurs sommeils, etc. pour assurer la sécurité des citoyens est une marque d’ingratitude de l’Etat. La sécurité a un prix et il est donc normal que celui qui l’assure soit dans une disposition sécuritaire sociale acceptable.

Selon le décret, cette réduction permettrait à l’Etat de faire une économie de 300 millions par mois soit plus de 3,6 milliards par an sur les 11 000 effectifs que compte le corps de la police. Il est ridicule voire très bête de vouloir faire une économie sur les salaires des fonctionnaires. Tous les pays travaillent à améliorer les conditions de vie des citoyens mais le Tchad en fait le contraire. Dans les autres pays du monde le peuple grève pour revendiquer l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de vie mais au Tchad on grève pour réclamer les arriérés de salaire de plus de trois mois.

Pendant qu’on met le peuple sous perfusion à propulsion, un scandale de détournement de fonds investit dans les immobiliers au Canada par la famille de Hinda Deby fait un grand bruit dans le monde. Les policiers n’y sont pour rien. La cible est ailleurs et les auteurs de cette situation sont connus. Condamner donc les vrais coupables. Que deviendront ces agents sécuritaire qui n’ont aucune autre possibilité d’exercer d’autres métiers, qui doivent, par ce décret perdre 30 000 à 40 000 fcfa par mois sur leur salaire ? Que seront leurs familles et leurs enfants qu’ils doivent scolariser, soigner, nourrir, loger, etc. pendant cette période de vache mourante ? Loin d’être avocat de la police, mais lorsqu’on se projette à leur place la situation est, humainement, insoutenable et insupportable. Braves policiers et policières, courage à vous et nous vous témoignons notre reconnaissance pour le sacrifice dont vous faites preuve pour protéger le peuple !

 

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