Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Tchad : 1 000 esclaves libérés, peut-on encore parler de l’unité ?

par Ndengar Masbé 1 Novembre 2018, 12:16 esclaves Tchad Tibesti esclavagistes Mauritanie Amdjarass esclavages Ahmat Mahamat Bachir. ministre de la sécurité

Image illustrative.

Image illustrative.

Un millier d’esclaves sont libérés dans les montagnes de Tibesti. C’est en substance l’annonce faite par le zélé et vomit ministre de la sécurité, Ahmat Mahamat Bachir. Difficile d’y croire non seulement par le fait que la vérité est une denrée rare dans la bouche du mal aimé ministre mais aussi à imaginer qu’une partie de Tchadiens soit réduite en esclaves par d’autres compatriotes. Bachir a utilisé des mots vraiment pas catholiques pour traiter les habitants de cette région. Je n’ose pas les répéter ici. Je ne suis pas un mal éduqué. Je ne ferai pas cette analyse si c’était uniquement de la bouche de Bachir que sortaient les informations. Mais le procureur, Youssouf Tom a confirmé les faits. Morceau choisi : « ces esclavagistes du 21e siècle qui exploitent les autres hommes au nom de la richesse vont être recherchés et répondront de leurs actes devant la loi ».

Les images d’un homme torse nu, torturé, ligoté et attaché derrière la voiture et traîne par terre avait choqué l’opinion nationale. On observe certes çà et là des pratiques inhumaines dans cette région, ces derniers temps. Cela nécessite une enquête sérieuse pour situer les responsabilités. D’une manière ou d’une autre, la cohésion sociale a pris un coup sérieux. L’unité entre les Tchadiens semble être une chimère. N’ayons pas peur des mots.

J’avais abordé la question relative à l’unité dans une de mes analyses titrée « Tchad : division si loin, si proche » et j’avais droit à toutes les injures du monde. Certains m’ont ouvertement menacé. Mais le temps est entrain de montrer le vrai visage des choses. De toutes les façons on ne saurait rejeter de facto les révélations du Ministre appuyées par le procureur. Et depuis toujours, on a entendu ces pratiques moyenâgeuses dans la partie nord du pays. Il est de toute évidence que l’esclavage est la survivance de la barbarie qui n’a plus sa place dans notre monde mais il ne faut pas se leurrer : les nostalgiques demeurent encore. En Mauritanie par exemple, 20% de la population sont réduits en esclaves.

Cette pratique dans cette partie de notre pays, conforte et renforce la conviction des chantres de la scission du pays. Les faits leur ont malheureusement donné raison. Je ne crois pas qu’il existerait un seul Tchadien qui accepterait être traité de la sorte, d’être réduit au rang de sans droits. Je n’accepterai jamais vivre avec un bourreau aux yeux de qui je suis moins qu’un animal, une bête de somme.

Avec l’exploitation du pétrole de Doba, au Sud du pays on a jamais, jamais de mémoire d’homme, entendu ces genres de maltraitance mais pourquoi cette problématique se pose avec acuité avec l’exploitation de l’or dans la partie nord du pays ? Il y a sans doute des Tchadiens qui ne sont pas prêts à vivre en harmonie avec les autres. Certains Tchadiens ne sont pas les bienvenus dans certaines contrées de leur pays. Il y a seulement quelques jours, un jeune soldat sudiste de la garde présidentielle a été affecté à Amdjarass a été torturé à mort par ses frères d’armes issues de la région. L’autopsie a révélé des cas de tortures. Bachir a tout fait pour étouffer l’affaire mais la famille s’y est opposée. Des sudistes réduits en esclavage sont signalés en plein cœur d’Amdjarass. Nos confrères de la web radio Ras-le-bol sont sur cette affaire. Nous y reviendrons en détail sur cet assassinat à caractère raciste. 1 000 personnes, c’est-à-dire 1 000 Tchadiens rendus esclaves dans leur propre pays par d’autres Tchadiens, est inadmissible en 2018 mais…

Masbé NDENGAR

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
commentaires

Haut de page