Le 21 octobre 2024, la coalition Tchad Uni a connu une rupture majeure, avec des implications potentielles sur le paysage politique du Tchad à l'approche des élections législatives.
Le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), principal parti de la coalition Tchad Uni, a déclaré hier 21 octobre 2024 à N’Djamena, publiquement, qu'il se présentera seul aux élections législatives et locales du 29 décembre 2024. Cette décision a été annoncée par le Secrétaire général du MPS, Mahamat Zen Bada, qui a informé les chefs de partis coalisés autour du MPS que « chacun va seul » aux sélections.
La dislocation de la coalition de la manière la plus humiliante intervient à un moment crucial dans la vie politique du Tchad alors que les partis doivent se préparer pour des élections qui marqueront un retour à l'ordre constitutionnel avec la mise en place d'une nouvelle Assemblée nationale. Les tensions politiques sont exacerbées par le fait que plusieurs partis de l’opposition ont déjà annoncé leur intention de boycotter ces élections, affirmant que les conditions ne sont pas réunies pour une participation équitable. Succès Masra estime que « participer à cette l’élection, c’est servir de caution à l’apartheid et à valider les résultats déjà enregistrés ».
François Djékombé, président du parti USPR, n’a pas caché sa colère et nourrit le sentiment d’être « utilisés et roulés dans la farine ». Certaines images des chefs de partis témoignent l’amertume et la déception. Le regret est visible. La déception est grande surtout lorsque Zen Bada a laissé entendre, en substance, que c’est honteux de créer un parti politique dans le but de tisser des alliances. Cela sonne comme une gifle magistrale administrée sans retenue aux chefs de ces partis politiques.
Le MPS a certainement compris le rôle que ces quelques plus de 200 partis ont joué lors de l’élection du 6 mai 2024. Ils n’ont pas pesé grand dans la balance dans la mesure où la vérité des urnes affiche Masra gagnant. En effet, dans plusieurs bureaux de vote, au Sud du pays, où ont voté les militants de ces partis Tchad Uni et leurs chefs, il n’y a aucune voix pour Mahamat Kaka.
En plus, la plupart de ces partis n’ont aucun poids politique à l’exception prêt de l’UNDR de Saleh Kebzabo. Le reste, sont des partis sans militants. Certains n’ont même pas de siège. D’autres encore sont des partis usurpés et créés à la veille de l’élection dans le seul but de grossir le rang de la coalition, incapables de remplir une simple salle de réunion de 12 places.
Le MPS n’a donc pas besoin de s’encombrer des gens inutiles et budgétivores qui ne cessent de réclamer leur part de cadeau dans un processus où ils ont joué un rôle insignifiant.
Certains comptaient, pourtant, sur leur dotation financière destinée à la campagne, pour les fêtes de fin d’année. Mauvais casting !
Masbé NDENGAR