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Naissance du Mouvement Citoyen le Temps : Au nom de « l’unité nationale, de la justice et du progrès »

par Ndengar Masbé 4 Septembre 2020, 19:11 Tchad Mouvement citoyen le Temps politique justice unité nationale progrès

Naissance du Mouvement Citoyen le Temps : Au nom de « l’unité nationale, de la justice et du progrès »

C’est à N’Djamena, dans une capitale totalement inondée (plus de 10 morts et plus de 5 250 maisons détruites du fait des inondations) que le Mouvement Citoyen le Temps-Tchad a lancé officiellement ses activités. Cela révèle la rude tâche qui l’attend. L’épreuve sera sans nul doute éprouvante pour cette jeune organisation de la société civile surtout dans un pays où tout est à refaire. Après 60 ans d’indépendance, le progrès demeure toujours « insignifiant ». C’est dans ce contexte que ce Mouvement a vu le jour ce 4 septembre 2020, devant un parterre de jeunes, tous assoiffés du changement. C'était à l'occasion d'une conférence de presse qu'il a été présenté au public. 

L’hymne national « La Tchadienne », a retenti pour planter le décor. C’est non seulement l’expression de la fierté d’appartenir à cette Nation mais aussi c’est pour l’intérêt suprême de la Nation tchadienne que le Mouvement Citoyen le Temps-Tchad(MCT) a vu le jour ce début du mois de septembre 2020. Le MCT se veut « apolitique » et non « violent ».

Il prône le « changement » dans ce pays. En effet, au Tchad tout est à refaire, sinon presque.  A tous les niveaux, le Tchad est quasiment dernier. En matière de développement humain, il est dernier. En terme d’infrastructures routières, le pays de Tombalbaye est en bas de l’échelle. La corruption y est galopante. Il est parmi les pays les plus corrompus au monde (4e en 2018). Ce fléau semble devenir une règle normative. Ce n’est pas tout : le pays du nouveau maréchal du continent est parmi les plus misérables du monde (2e).

 L’injustice et la violation des droits humains ont pion dans cette nation où la pauvreté y est sévissant. Et ce, c’est après 30 ans de gouvernance de Deby. Le tableau est sombre. La Nation est affligeante. C’est une Nation à reconstruire et c’est peu le dire. Le MCT a donc sa raison d’être. Le changement dont il prône doit être un impératif et chose commune à toute la population tchadienne. C’est du moins le souhait des conférenciers du jour.  

Face à un Etat policier qui étouffe le peuple et bouffe l’avenir de la jeunesse, le MCT a du boulot mais surtout du pain sur la planche. Mais les membres fondateurs s’y attendent. D’ailleurs, la plupart d’entre eux ont été des taulards pour avoir manifesté contre l’injustice et l’oppression.  Didah Alain Kemba et ses camarades se disent être déterminés pour contribuer à l’édification d’une Nation forte, une Nation de démocratie et de justice. Ils sont conscients mais surtout habitués de là où ils « fourrent » à nouveau leur nez. Et ils l’ont éloquemment résumé en ces termes : « Les intimidations, harcèlements et filatures, l’œuvre de l’Agence Nationale de la Sécurité, une police politique au service du régime au pouvoir, qui disposent des prisons secrètes comme au temps de la DDS, sont devenus le quotidien des défenseurs des droits de l’homme au Tchad ». Malgré cet imbroglio, « la jeunesse Tchadienne », selon le Coordonnateur National, Didah Alain Kemba, « reste optimisme et déterminée face à ceux qui ont pris en otage son avenir ».

 Le MCT est donc l’initiative de cette jeunesse qui aspire à un mieux-être, à un avenir meilleur. Ces jeunes fondateurs sont animés et partagent les mêmes valeurs telles que « l’intégrité, la conviction, l’engagement, le patriotisme, le courage, le dévouement et la détermination ».

Si le régime dispose d’un appareil répressif, eux, ils ont l’amour de la patrie. Ce Mouvement se veut être en mission de « renforcer au niveau des jeunes, du peuple, des dirigeants et des élites politiques la culture de la citoyenneté, des droits humains et de démocratie, de cohésion sociale, d’unité nationale, de bonne gouvernance, de redevabilité, du développement durable, etc. ». Il précise ses objectifs : « former les jeunes à la prise de conscience citoyenne en vue de leur participation constructive au développement durable du pays ; éduquer à la promotion des Droits Humains ; inciter les jeunes tchadiens à participer à la gestion de la chose publique ; contribuer à l’instauration d’un Etat de droit réel garantissant la liberté d’opinion, la laïcité, la justice, la bonne gouvernance et l’alternance démocratique, etc. ». C’est en présence des défenseurs des droits humains et des responsables politiques que le nouveau-né s’est engagé à bâtir un Tchad nouveau.

Masbé NDENGAR

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