Dans une vidéo qui circule sur la toile, Kabadi, président de l’Assemblée Nationale du Tchad à l’hémicycle dit aux députés que la balle a heurté un poteau électrique et atteint le défunt par ricochet. Pour lui c’est donc un simple « incident » par conséquent il n’a « rien à se reprocher ». Aussi, l’indignation dont fait preuve les internautes sur la toile est une « instrumentalisation » d’un groupe d’individus. Visiblement, l’assassinat de ce jeune homme ne dit absolument rien à Kabadi. Il minimise le problème en le qualifiant d’un simple « incident ». Il invite les députés à la prudence en circulation.
Jacques Haroun Kabadi est un assassin. En effet, son cortège, ce 4 novembre 2019, a tiré de deux balles sur Bonheur, jeune conducteur de taxi-moto, dans la ville de N’Djamena. Il a été atteint mortellement au niveau du ventre. Bonheur a rencontré le malheur sur son chemin : Haroun Kabadi, président de l’AN du Tchad. Sa sécurité l’a abattu parce qu’il se trouvait sur la voie publique, construite par le peuple.
Bonheur, maitrise en droit mais chômeur, s’est converti au conducteur de taxi-moto pour nourrir sa famille. Ce jeune homme, maîtrisard d’une université du Cameroun a trois gosses dont le plus jeune est âgé à peine de deux semaines. Kabadi l’a rendu orphelin ainsi que les deux autres enfants. Leur mère, veuve et la famille inconsolable. Il grandira sans connaitre le visage de son père. Kabadi l’a voulu ainsi.
En 2018, la même bavure s’est produite mais heureusement, il avait eu la vie sauve. Pourquoi des dispositions n’ont pas été prises lors de la première tentative de meurtre pour éviter de tel scénario désormais ? qui en veut à Kabadi ? De quoi a-t-il peur ? Kabadi, dis-nous tout simplement qui sera ta prochaine victime sur l’Avenue du sacrifice ?
Masbé NDENGAR