2017, adieu. Une année meurtrière pour le peuple tchadien. L’économie en berne. Crise politique avec son corolaire de violentes répressions de toute voix discordante par le régime en place, vieux de 27 ans. Vie chère, misère sévère, abattement de salaire et suppression des indemnités, etc. ont eu raison du peuple. Difficile année ! 2017 a cédé irréversible sa place à 2018 qui s’annonce plus rude. Il ne faut pas se voiler la face, cette année sera pénible et mouvementée. Les salaires seront réduits de 5% à 45%.
En effet, la loi de finance 2018, jusque-là tenue au secret, prévoit un abattement de salaire des fonctionnaires. La réduction de ces salaires irait de 5% à 45%. Le décret portant la réduction est en cours de signature.
Torses bombés, les syndicats affutent d’ores et déjà leurs armes et attendent de pied ferme. C’est dire que 2018 sera volatile avec les débuts de grève qui s’annoncent dans quelques jours. En la matière, ne soyons pas dupes car 2018 sera pire que son prédécesseur. Il s’annonce comme un véritable couloir de l’horreur pour la population. Loin de moi une prévision apocalyptique, mais c’est une triste réalité qui s’impose à nous.
Si les choses se poursuivent ainsi, on arrivera au demi-salaire comme ce fut au temps sombre du cynique dictateur Hissein Habré (HH). Les mêmes qui l’ont taxé et tacheté de tous les macabres sobriquets s’adonnent à cœur joie aujourd’hui au pillage de l’État. Si aux 16 mesures impopulaires, s’ajoutent les demi-salaires alors l’asphyxie sera réelle. Aucun garrot ne pourra arrêter l’hémorragie. Le peuple saigne. Il est essoufflé. Le régime le pousse à son dernier retranchement.
Dos au mur, le peuple va-t-il enfin se décider ? Va-t-il assumer courageusement sa révolte ? Ou va-t-il se résoudre à mourir bêtement ? Notre peur de mourir en martyr creusera inévitablement notre propre tombeau.
Masbé NDENGAR