L’université de N’Djamena ne finira jamais de parler d’elle. Si ce n’est pas les étudiants qui sont en grève ou qui manifestent pour réclamer plusieurs mois d’arriérés de bourses et des meilleures conditions d’études, ce sont les enseignants qui désertent les amphithéâtres pour exiger également plusieurs mois d’arriérés de salaires. Le spectre des années blanches planent constamment sur l’université de N’Djam. Pour la rentrée académique 2017-2018, qui devrait débuter ce 16 octobre 2017, tous les étudiants sont obligés de verser 50 000f comme frais d’inscription. On supprime les bourses intégralement, sans intégration à la fonction publique et on augmente la scolarité ! Choqué, le Mouvement Citoyen IYINA (MCI) monte au créneau et donne de la voix. Pour le MCI cette décision inopportune vient « sonner le glas de l'enterrement de l'enseignement supérieur au Tchad ». Il exige le « retrait pur et simple » de la « mesure » pour soulager la « jeunesse, sacrifiée par le régime du MPS ». Très remonté, le MCI dénonce sans langue de bois cette mesure à travers un communiqué que voici.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
C'est avec sidération que la coordination nationale du Mouvement Citoyen IYINA( MCI) a appris la décision plus que suicidaire du Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation d'exiger pour l'année académique 2017-2018 qui commence théoriquement aujourd'hui lundi 16 octobre 2017, le payement d'une somme de cinquante milles ( 50.000) francs comme taux d'inscription valable pour tous les étudiants, y compris ceux des licences 2 et 3 qui bénéficiaient autrefois de la bourse leur permettant de se prendre en charge et de créer les conditions minimales d'études.
Cette décision qui vient après la suppression de la bourse intégrale des étudiants en septembre 2016 à cause d'une prétendue crise économique vient sonner le glas de l'enterrement de l'enseignement supérieur au Tchad.
Ceci dit, le MCI s'interroge quant aux réelles intentions du gouvernement derrière cette manœuvre de limiter délibérément l'accès aux Universités tchadiennes à la Jeunesse, l'avenir du pays.
Cette Jeunesse, sacrifiée par le régime du MPS au pouvoir depuis plus de deux décennies vit déjà le calvaire, sans qu'aucune lueur d'espoir de voir sa situation s’améliorer.
Par ailleurs, tout en réitérant notre exigence du retrait pure et simple de la mesure supprimant la bourse des étudiants, IYINA appelle le gouvernement à la responsabilité en annulant simplement cette décision qui permettra aux étudiants d'étudier dans l'apaisement.
Pour le Mouvement Citoyen IYINA
Le 2e Porte-Parole
KEMBA DIDAH ALAIN
N'Djamena le 16 octobre 2017