COMMUNIQUE DE PRESSE
Le samedi 25 février 2017, le Ministre tchadien de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Pr Mackaye Hassan Taisso et son homologue du Sénégal, Pr Mary Teuw Niane étaient en visite au campus universitaire de Toukra, situé à 5km de N’Djamena. Le ministre tchadien, par cette visite, a voulu présenter à son homologue sénégalais le campus « ultra moderne » de Toukra. Cette visite n’a pas été vue d’un bon œil par les étudiants car le campus est privé de l’élémentaire pour son fonctionnement. En effet, le restaurant universitaire est fermé sous prétexte de manque de moyens ; les bus qui doivent conduire les étudiants au campus chaque jour sont aux arrêts par manque de carburant pour les mêmes raisons évoquées précédemment ; le manque d’électricité sur le campus et les arriérés de six mois de bourse réclamés par les étudiants. Les conditions dans lesquelles vivent les étudiants sont alarmantes. Il faut noter que le gouvernement à décider unilatéralement, de la suppression pure et simple des bourses d’étudiants pour les années avenir.
Ainsi, cette visite inopportune est perçue avec raison comme de la moquerie par les étudiants. Sous la colère, les étudiants ont hué le ministre et cabossé quelques véhicules. S’en est suivi une descente musclée de la police au campus. Matraques et gaz lacrymogènes ont été utilisés contre les étudiants. Elle a procédé à des arrestations de 72 étudiants sur le campus. 69 d’entre eux ont été condamnés le 28 février 2017 à un mois ferme à l’issue d’un procès à huit clos et 3 ont été relaxées (des filles).
L’Association des étudiants, stagiaires et élèves tchadiens au Burkina Faso (AESET-BF) dénonce cette parodie de justice et condamne fermement ces lâches arrestations et condamnations. Elle réitère son ferme soutien aux camarades étudiants qui souffrent le martyre et exige leur libération immédiate et sans condition. S’en prendre aux étudiants c’est porter atteinte à l’essence de l’existence de la Nation. Par cette barbarie à outrance le gouvernement vient de montrer et de confirmer à nouveau son incapacité à trouver des solutions aux problèmes élémentaires des étudiants. Nous demandons au gouvernement de s’investir pour résoudre les problèmes des étudiants que d’user des subterfuges pour se dédouaner. L’AESET-BF renouvelle son engagement à soutenir les étudiants dans leur combat revendicatif, combien noble.
Aussi, c’est avec amertume et consternation qu’elle a appris le drame qui s’est joué dans la matinée du 1er mars 2017 au lycée Wallia de N’Djamena où les policiers, les forces du mal ont violemment réprimé les élèves. L’AESET-BF met en garde les autorités fossoyeurs de l’éducation des jeunes et appelle la jeunesse consciente tchadienne à lutter sans relâche pour revendiquer ses droits. Dans l’unité, nous vaincrons !
Le Président de l’AESET-BF
HIKNONE DJONFABE Basile