La musique adoucie les mœurs, a-t-on coutume de le dire ! Elle aguerrit les cœurs, libère l’esprit et conscientise, pour les uns mais pas autant pour les autres. Car la musique qui, étant l’art de combiner les sons afin qu’ils soient agréables à l’oreille d’écouter, se fait entendre par ses auteurs à travers divers canaux y compris les chaînes de radio et télévision. Est-ce le cas au pays de Toumaï où le gouvernement sanctionne la diffusion de certains titres musicaux sur les ondes de la radio et télévision nationales ? Où place-t-on alors le sens du mot « Liberté d’expression » ?
Quand on prend la liberté d’expression, ça toujours été dramatique pour nos musiciens tchadiens de s’exprimer librement dans leur chanson et faire véhiculer le message qu’ils ont sur le cœur comme il se doit. Les chaînes de radio et de télévision qu’elles soient privées ou étatiques au Tchad sont les premiers accompagnateurs dans la promotion des œuvres artistiques et surtout de la culture tchadienne ; mais la situation est vraiment inquiétante de nos jours lorsqu’il n’y a pas de Liberté de diffusion.
L’interdiction de ces titres : « faux patrons » et « virement » n’est pas la solution à la crise financière. Ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on fera baisser la fièvre. Cette décision confirme bien l’agonie réelle du pouvoir en place. Ce sont des signes annonciateurs de la fin d’une vie, d’un régime. A cause de la crise, le régime Deby s’en prend à la culture, socle de notre identité. Nous attendons de voir si cette décision impopulaire va gagner les stations des radios privées et les chaines de télévisions privées. Les maquis, bars dancings, et autres lieux de loisirs seront-ils victimes de la décision ? L’histoire est irréversible et poursuit son chemin.
Au lieu de contribuer à l’expansion et à faire valoir la culture tchadienne en soutenant ces artistes, le gouvernement ne sait que penser à son propre intérêt. Dans sa dernière tentative de survie, ce gouvernement moribond, au bord du précipice veut conduire avec lui dans le tombeau notre culture. Le régime Deby est éphémère, la culture tchadienne est éternelle !
Menodji NEKAR