Elle est venue. Elle est là, à côté, la gorge nouée. Elle est en larme. Je suis dans la chambre. Son sanglot me déchire le cœur. Ces larmes m’exportent dans un monde inerte. La tête baissée, elle continue à pleurer et pleurer encore. Je lui apporte mon assistance mais que nenni. Elle crie, saute et sursaute ; elle se mouche bruyamment ; ses larmes perlent sur ses joues ; les cheveux en désordre, elle ne se soucie de rien. De toutes les façons, ce n’est pas le moment de se faire belle, me chuchote une voie inconnue. D’une main habile elle rattrape son pagne que son courtisan le vent a daigné l’emporter.
Sa détresse m’inflige une douleur atroce. Je ne pouvais tenir debout. Je rejoigne le sol. Courageux, je me relève et parvenir à la convaincre. Nous sommes au salon. Je lui sers un verre d’eau. Elle vide le récipient. Elle inspire puis expire. Elle avait pourtant soif, murmurai-je dans le silence. Convaincu que le temps de la tempête est révolue et nous devons maintenant discuter en tête à tête, entre femme et homme que la voilà repartir en sanglot. Cette fois ci, j’ai opté pour la voix de l’abstinence. Je ne lui apporte aucun soutien. Quelques minutes ont suffi pour vider toute la quantité d’eau de ses yeux. Elle s’est tu.
Lentement, je m’approche d’elle puis la pris par les bras. Je la serre fort contre ma poitrine. Sa tête sur mon épaule et la mienne sur la sienne. Elle expire. Sa chaude respiration a failli me brûler le dos. C’est le prix de l’amour. Hum ! Nous pouvons discuter.
- Rosa, qu’est-ce qui se passe ?
Elle me regarde. C’est un regard de pitié qu’elle m’adresse. Elle ne dit rien. Je reviens à la charge.
- Pourquoi pleures, tu ?
Elle secoue la tête. Son cœur veut s’exprimer, se libérer mais sa bouche est réticente.
- Mais il faut bien que tu me dises quelque chose !
Elle se lève, se dirige vers moi. Ses deux mains sur mes joues ; elle m’embrasse. Que faut-il faire ? Me retirer ? Me laisser aller ? Je réfléchis. Je cherche la bonne décision. Pendant ce temps, elle poursuit.
Elle m’abandonne enfin. La sueur se dégage sur son corps. Un pas, deux pas puis trois pas ; elle prend de la distance et me fixe d’un regard foudroyant. Elle prend enfin la parole.
- Florent, notre histoire s’arrête là.
- Quoi ?
- On ne peut plus continuer
- Et pourquoi ?
- La nature en a peut-être décidé ainsi.
- Quelle nature ?
- Garde de moi l’image d’une femme qui a voulu t’aimer pour la vie. La réalité nous a jeté le sort de la discorde et il faut l’accepter courageusement.
D’un pas rassuré, elle saisit le poignet, ouvre la porte puis s’en alla. Je la regarde s’en aller. Esseulé, face contre sol, je m’interroge finalement sur l’essence de l’amour. Adieu Rosa.