La jeunesse était prête pour revendiquer par tous les moyens sa victoire volée à l’issue du scrutin du 10 avril. Bien avant la proclamation des résultats, l’opposition multipliait des déclarations qui ont suscité en cette jeunesse de l’espoir mais que de la déception. Pouvait-il en être autrement ? On ne pouvait espérer mieux. La jeunesse avait besoin d’un guide, d’un fil conducteur, d’un repère ou encore d’un arbre sur lequel elle devrait s’adosser pour mener son action. Et c’est encore naïvement qu’elle a jeté son dévolu sur cette opposition. Pour une fois elle avait l’occasion en or de faire une démonstration de force. Elle a peur de se retrouver en prison en revendiquant légitimement ce qui lui revient de droit. La jeunesse désenchante puis désespère. « On agira après la proclamation des résultats ; on attend l’investiture du président Deby prévu pour le mois d’aout… », telle est la nouvelle posture de notre opposition qui brille par l’absence de stratégie et d’action concrète. Bon sang ! Visiblement, l’opposition fait de la diversion et prend le malin plaisir à distraire le peuple.
Que peut bien comprendre un dictateur si ce n’est le langage de la rue ?
Combien était grande notre surprise d’entendre un représentant de l’UNDR à la télévision dire qu’ils n’ont pas la culture de la rue donc ils n’appelleront jamais la jeunesse à descendre dans la rue pour revendiquer son droit, légitime soit-il. C’est votre vision et nous la respectons mais pas forcement l’accepté. Nous étions dessus tout simplement parce que nous avons compris finalement que ce dernier n’a aucune connaissance de l’évolution et de la marche de l’histoire du monde. Revendiquer légitimement ce qui nous revient de droit n’est pas du vandalisme ni de l’incivisme ou de la violence mais c’est un principe normatif. Inutile de rappeler qu’il existe désormais un 5e pouvoir qui est la rue. Que peut bien comprendre un dictateur si ce n’est le langage de la rue et des armes ? La comédie a assez duré ! Assez !
Il serait encore d’une naïveté de la part de la jeunesse de croire à notre opposition qui ne brille que par le principe de la lâcheté. Le manque de solidarité conséquent de l’opposition face aux leaders de la société civile emprisonnés corrobore bien cette lâcheté apparente. Zut !
Deby… le chien aboie et la caravane passe !
Cette situation ne peut qu’être au bénéfice de Deby qui règne en monarque absolu sur notre pays. Une opposition qui balbutie et qui semble être frappé par l’inexpérience ne peut qu’être une manne envoyée du ciel pour le sultan d'Amdjarass. Cela est de nature à consolider encore et encore pendant longtemps le règne déjà long du satrape. Tout compte fait, sauf erreur de notre part, la plupart des leaders de l’opposition ont soupé avec le diable, excepté Yorongar qui a toujours pris sa distance. Nous le rappelons une fois de plus que lorsqu’on a soupé avec le diable, on ne peut qu’être soi-même diable. Qu’est-ce que notre opposition peut bien nous montrer de nouveau ? Absolument rien. Le langage de sourd qu’elle entretient renforce la position de Deby : le chien aboie et la caravane passe !
La jeunesse, par tous les moyens doit sauver la patrie de la tyrannie
D’où nous viendra finalement le secours ? Difficile question ! Cette solution ne viendra ni de Deby qui, entre la patrie et la mort il a fait mourir la patrie, ni de l’opposition ; c’est la réponse qui s’impose à nous. A moins qu’on soit dupe pour croire à l’existence d’une quelconque providence résultant de l’action du pouvoir et de l’opposition. Même si beaucoup d’entre nous fondent leur espoir sur l’armée qui dans un sursaut patriotique peut décider d’opérer une alternance, moi je reste pessimiste jusqu’à preuve de contraire. ‘’Les bouches qui ne portent pas caleçon’’ parlent d’une probable mutinerie au sein de la grande muette, en révolte pour défendre la cause de leurs frères d’armes bâillonnés lors du scrutin du 10 avril. Face à toutes ces supposées solutions, ne m’empêchez pas d’être encore pessimiste.
Finalement, nous parvenons à la conclusion selon laquelle il faut abandonner notre triste sort entre les mains de Dieu ! La justice divine nous délivrera de notre malheur ! Je ne crois pas non plus à cette justice invisible ! La jeunesse tchadienne doit prendre son destin en main par tous les moyens pour sauver la patrie de la tyrannie. Il faut y croire et moi, j’y crois !