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Étudiants de 2ie : une conférence de presse sous haute tension

par Ndengar Masbé 22 Mars 2016, 14:26 étudiants;2IE; Tchad

Étudiants de 2ie : une conférence de presse sous haute tension

La grève des étudiants tchadiens de 2ie se poursuit. Ils ont campé à leur ambassade depuis lundi 14 mars 2016, à 5h du matin. Cela fait 7 jours que leur calvaire dure. De leur ambassadeur au Burkina Faso ou des autorités au Tchad, c’est le statut quo. Ces étudiants ont pris l’ambassade en « otage » pour exprimer leur ras-le-bol sur leurs conditions de vie. En effet, selon eux, cela fait presque 3 ans que le Tchad n’a pas honoré son engagement en payant les frais de scolarité qui s’élèvent à 1 milliard 900 mille fcfa ainsi que leur bourse de subsistance qui se chiffre également à environ 300 millions. Ils ont tenu a dressé le bilan de leur séjour depuis une semaine dans l’enceinte de leur ambassade à travers une conférence de presse, visiblement électrique de déclarations, qu’ils ont organisée au sein même de leur ambassade, ce 21 mars 2016.

Il est 15h42. Nous sommes à l’ambassade du Tchad pour une conférence de presse qui va bientôt se tenir à 16h. Des motos garées pèlent mêle dans un parking érigé pour la circonstance, les étudiants regroupés en lot entre deux causeries ou en jouant aux jeux de sociétés, certains étudiants au balcon de l’immeuble nous observent depuis le bas, à l’angle plus haut de l’étage flotte le drapeau bleu-jaune- rouge… telle est cette ambiance qui se laissait voir en ce jour, 21 mars 2016 à l’ambassade du Tchad qui sert de site d’hébergement des étudiants tchadiens. Devant les portails de l’ambassade, six grands plats contenants des repas sont exposés. Selon les étudiants, l’ambassadeur a ordonné aux gendarmes, le 1er jour d’empêcher toute nourriture au sein de l’ambassade, leur privant donc de s’alimenter.

Nous pénétrons dans l’enceinte de l’ambassade. Visiblement, ce sont des jeunes déterminés qui ont pris place derrière le présidium. « Ils sont déprimés mais ils tiennent le coup », a lancé, à l’entame, Charles Dagou, en jetant un coup d’œil aux étudiants qui se tiennent debout derrière le présidium. « Nous sommes là pour réitérer notre engagement vis-à-vis des autorités tchadiennes », a planté le décor, Christian Haltebaye, l’un des conférenciers.

Selon eux, rien de concret n’a été décidé par les autorités de l’ambassade ni celles du pays : « ils utilisent tous les moyens pour nous faire quitter l’ambassade mais nous ne quitterons pas l’ambassade jusqu’à satisfaction », a réitéré, Charles Dagou, chargé de communication adjoint, leur détermination à poursuivre la lutte. « Nous avons marre de cette situation ; nous ne céderons pas », a renchéri Mabrouka Djamal, l’unique femme du présidium. Selon elle, ils font l’objet des railleries de leurs camarades d’école qui, à leurs yeux, les étudiants tchadiens sont comme des nécessiteux et des abandonnés. « Situation très difficile à supporter ! », a-t-elle terminée ses propos avec un ton plein de mélancolie. Ambiance.

« Nous ne demandons rien d’autres que le paiement de nos frais de scolarité et de nos bourses de subsistance », rappelle Ali Idriss Younous, porte-parole des étudiants. Pour ces étudiants, rien ne justifie la position que les autorités tchadiennes affichent à leur égard, si ce n’est la mauvaise volonté. Ils fustigent l’ambassadeur qui, d’après eux, leur tient des propos malveillants à saper bien au contraire leur moral. Charles Dagou a laissé entendre qu’il n’est jamais venu s’enquérir de leur situation et qu’il délivrerait des visas et autres documents administratifs aux usagers depuis son domicile. « C’est comme ça que les choses doivent se passer ? », se questionne ironiquement.

Si jusque-là, ils estiment tenir le coup, c’est grâce aux soutiens de bonnes volontés. « Les aides nous viennent de partout et nous sommes infiniment reconnaissants à toutes ces personnes », a témoigné Christian Haltebaye. Si rien n’est fait, des actions fortes seront engagées pour se faire entendre mais pour l’heure, il dit ne pas être prêt à dévoiler la stratégie à l’ « ennemi » : « attendez le moment opportun », a conclu Charles Dagou, sous un tonnerre d’applaudissement.

Masbé NDENGAR

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