Papa, tu es comme l’artiste qui fait la fausse promesse à ses mélomanes qu’il reviendra sur scène, mais qui a fini par déposer son micro en secret. En ce jour anniversaire, esseulé, face contre terre, je cogite sur la destinée. Papa, il faut que je te parle. Cela me soulage.
23 janvier 2015, le soleil s’est couché, définitivement !
Il ne se lèvera plus le jour suivant
Point de crépuscule désormais
23 janvier 2015, triste date !
Maudit soit ce jour !
Papa
On ne se reverra plus
Ma gorge nouée, je baigne dans mes larmes
Mais personne n’essuiera ces larmes
Personne pour couper les mauvaises herbes sous mes pieds
Parce que tu as décidé de m’abandonner au tarmac de la vie, tout seul
Cruel abandon !
De l’hôpital de l’Espérance où tu étais
J’espérais
Puis je désespérais le 23 janvier
Dans le silence, j’entends ta voix venue d’un autre monde
Un monde obscur
Papa
Je ne sais plus où j’en suis
J’ai l’impression d’être seul, tout seul abandonné à moi même
Je veux bien passer à autre chose
Mais comment le faire ?
Un an après, je ne sais toujours pas où tu es
Cruelle destinée !
Papa
Quand je prenais la route du Faso, on s’était dit au revoir
Au revoir et non adieux !
Las de m’attendre, tu es parti 15 ans après !
Papa
Tu n’as pas tenu ta promesse !
Pire, tu m’as abandonné sur le chemin de l’exil
Papa
Pourquoi n’as-tu pas attendu mon retour ?
Papa
Tu étais pressé de partir
Tu es allé faire quoi là-bas ?
C’est comment là-bas ?
Tu ne peux rien dire, n’est-ce pas ?
Néanmoins dis à ma petite sœur Evelyne qu’elle me manque,
Le Burkina la réclame
Néanmoins dis à « Kaka », ma grande mère que sa pommade de beurre de karité me manque
Papa
Le chemin est tortueux, difficile
Mais je continue de me battre
De là haut, guide mes pas, père
Ton filston