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Tchad : Entre rêve et espoir…

par Ndengar Masbé 3 Février 2021, 19:55 Tchad politique espoir reve Masbe Ndengar cohabitation

Tchad : Entre rêve et espoir…

19 janvier 2021, 13h sonnantes. Sur le tronçon pitoyable entre Goughin et Fada N’Gourma, à l’Est du Burkina Faso, je me perds en conjoncture. Un axe désagrégé avec des crevasses qui crèvent. Pensif, je l’étais. Désorienté, je l’étais aussi. En un mot comme en mille, je m’interroge sur notre existence en tant que ‘’peuple’’. Des nids de poule à l’allure de puits. Pitoyable route !  Autant le trajet est pénible, autant mon esprit s’échauffe…se surchauffe.

Lorsqu’il nous arrive de penser au Tchad, nous nous perdons systématiquement en conjoncture. Pensifs, nous le sommes. Désorientés, nous le sommes aussi. En un mot comme en mille, nous nous interrogeons sur notre existence en tant que ‘’peuple’’. Autant nous nous perdons en conjoncture, autant notre esprit s’échauffe…se surchauffe.

Où allons-nous en tant que peuple ? quelle destinée ? que des banales questions mais qui traduisent l’essence de notre existence. Un malaise profond ! Notre cœur saigne et supporte difficilement la réalité dans laquelle nous sommes.

 Un beau peuple rendu ennemi entre avec lui-même parce qu’un conglomérat de politicards sans vision en a décidé ainsi au nom du principe : « diviser pour mieux régner ». On se hait par atavisme. On ne se déteste pas par désamour mais par manipulation. On se regarde en chien de faïence, pas parce qu’on est des chiens et des chats, mais parce qu’une bande d’imbéciles a corrompu notre esprit.

 Comment on s’est laissé tomber dans leur piège, aussi facilement ? la réponse est toute simple : le mal a été savamment orchestré. Comme quoi, le mal est malin et a des officines maléfiques qu’il suffirait de les mettre en branle pour qu’elles s’exécutent. Hélas notre pays est victime de ces petits esprits malins. Mais jusqu’à quand cela va-t-il ainsi continuer ? Jusqu’où ? ce qui nous tracasse, c’est l’absence des réponses à ses multiples questions.

Ainsi, nous sommes arrivés à rendre notre pays invivable. Le Tchad est devenu un enfer sur terre. « Tchad, notre bel enfer », ce titre de l’œuvre de Dobian Asgar en est une parfaite illustration.   La métaphore qui suit en est une autre parfaite illustration : « Et Dieu a trouvé l’enfer trop facile, il créa le Tchad ». Cependant, évitons des boucs émissaires. Cet enfer nous l’avons créé nous-mêmes et pour nous.

 Nous avons tous mal aujourd’hui de voir les tchadiens vivre sous la bannière d’une hypocrisie apparente. Pourquoi notre cohabitation est marquée par une triple négation : hostilité, austérité et haine ? Il est temps de revoir les choses, de nous revoir nous-mêmes. L’espoir est permis. Pour ce faire, il suffit juste d’instaurer la justice sociale. Cette justice sociale doit se traduire par une déclinaison précise. En effet, il va falloir réconcilier la justice avec le justiciable ; réconcilier la justice avec le justicier et réconcilier le justicier avec le justiciable.

Après cette réconciliation avec l’appareil judicaire, le reste viendra tout naturellement. On se réconciliera avec nous-mêmes et avec notre histoire. Ainsi, on retrouvera le Tchad d’autrefois avant les évènements de 1979 qui ont une bonne part responsabilité dans notre tumultueuse marche d’aujourd’hui.  Nous ne sommes pas en train de raconter l’histoire, moins encore l’écrire. Non. De toutes les façons nous en sommes incapables car n’étant pas témoins des évènements.

On s’est assez ensevelir. Ça suffit. On s’est massacré nous-même. Ça suffit. Notre histoire est riche en tragédie. Apprenons de cette histoire et disons ensemble ça suffit. Il est temps de rêver comme et avec les autres.

Ainsi, on sera un peuple unit et fort, un peuple heureux et rêveur, un peuple qui scrutera l’horizon avec espoir. Une fois réconcilier avec notre destin, nos visages retrouveront le sourire d’antan. Nous rêvons de ce Tchad sans frontière mentale ni physique ni géographique… mais un Tchad dont les filles et fils poseront les fondations avec la sueur qui perle au front et non avec les larmes au combat. Nous rêvons d’un Tchad tel que raconté par le père de Moussa et Christian dans le film Moussa et Christian. Ce Tchad de destinée commune est encore possible. Et nous le confessons. Il suffit d’y croire et d’avoir la volonté.

Cet article a été publié dans le journal le Baromètre numéro 024 du 31 mars au 11 avril 2021 à page 5

Masbé NDENGAR

 

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