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Les casques bleus tchadiens brûlent leur béret pour revendiquer leurs primes !

par Ndengar Masbé 7 Juin 2017, 10:35 casques bleus tchadiens béret primes

Les casques bleus tchadiens brûlent leur béret pour revendiquer leurs primes !

Depuis 2015, les casques bleus du 1er et 2e contingent tchadien qui ont été sur tous les fronts n’ont pas perçu leurs primes de risques. En colère, ils décident de mener l’ « opération brûle béret ONU » qui consiste à brûler les insignes de l’ONU en protestation. La situation décrite dans ce communiqué est hallucinante. Nous vous proposons in extenso le communiqué dont Tchad Révolution a reçu une copie.

 

Communiqué de presse

« Opération brûle béret ONU »

Les casques bleus du 1er et 2e contingent tchadien de retour de la Minusma lancent une « Opération brûle béret ONU», le 7 juin 2017 sur l’ensemble du territoire tchadien.

Cette « Opération brûle béret ONU» est menée en guise de protestation au non payement de nos droits. Elle est l’expression de la douleur, du gémissement du militaire tchadien dont la 1ere dame Hinda Déby dans son poème élogieux, a vanté les mérites pour son action contre les djiaddistes à Tigargar au Mali en 2013. Ce militaire qui a hissé le drapeau tchadien et a imprimé une bonne image du pays à l’extérieur, revendique sans se faire entendre depuis 2015 ses droits. Contrairement aux casques bleus des contingents Ivoiriens, Sénégalais, Guinéens, Cambodgiens…qui perçoivent sur le terrain leurs primes de risques, primes de chaleur et leurs salaires mensuels (1037 dollars/mois) versés directement dans leurs comptes bancaires, le casque bleu tchadien ignore la destination que prennent les siens alors qu’il est en 1ère ligne sur le théâtre des opérations.

 

La douleur la plus insupportable aujourd’hui est la présence des effets portant les insignes de l’ONU à côté de nous. Ces effets qui sont : les bérets, les chèches, les cravates, les brassards, attestations etc., nous rappellent les mauvais souvenirs. Il s’agit notamment :

Des corps calcinés, éventrés, déchiquetés, des traumatismes causés par les engins explosifs improvisés en abrégé EEI (IED), des attentats kamikazes ou tirs de roquettes ;

Des crises paludiques quand la température descend à 8°c à Aguelhok, Kidal ou Tessalit, l’extrême nord occupé par le contingent tchadien à cause de la dangerosité de cette localité ;

La forte température dans les grottes (45°c – 48°c) à l’ombre ;

La pollution de l’air (brume de sable qui réduit la visibilité à 2 m.

A travers « l’Opération brûle béret ONU» du 7 juin 2017, nous avons décidé de brûler toutes les dotations en matériel de l’ONU pour porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que nous sommes dans un désarroi le plus total.

 

Par ailleurs, nous dénonçons le mutisme de l’ONU dans ce traitement de mauvaise foi dont nous en sommes victimes de la part du gouvernement Tchadien. Nous nous interrogeons si le militaire tchadien aura-t-il cette fierté de servir avec abnégation, dévouement et courage prochainement dans une mission Onusienne ?

 

Nous demandons à cet effet, aux plus hautes autorités, le versement de nos droits et la libération de nos camarades arrêtés et détenus lors de notre dernier regroupement devant la Direction Générale des Instances Militaires (DGIM). Car, ce n’est pas parce que l’on dispose d’un gros marteau que tout problème doit être considéré comme un clou.

Fait à N’Djaména, le 5 juin 2017

 

Les délégués

Altora Maxime Abdoulaye

Source : facebook Jean-Bosco Manga

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