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Tchad : Crise financière, l’inexorable descente aux enfers du peuple !

par Ndengar Masbé 4 Novembre 2016, 18:26 Tchad crise financière

Tchad : Crise financière, l’inexorable descente  aux enfers  du peuple !

 Nous avons rêvé d’un Tchad prospère. Nous avons rêvé d’un pays où il fera bon vivre. Pendant plusieurs décennies, nous nous sommes battus pour un grain d’espoir mais hélas ! Notre pays n’est plus qu’un gigantesque trou où sont enfouis nos espoirs. La  mauvaise gestion  des ressources  prenant le triste sobriquet  de crise financière et économique a transformé notre  pays en  une gigantesque nécropole où sont enterrés à jamais nos rêves.  Nous avons vu et entendu  les temps apocalyptiques arriver avec la fameuse phrase du président Idriss Déby qui à force de le répéter devient un slogan : « serrez la ceinture ». Le peuple a serré la ceinture. A la ceinture il a ajouté la corde et même une chaine. A force de serrer  ladite  fameuse ceinture, son rein a fini par rompre.  Cette crise inventée ou montée de toute pièce est l’un de ces rares malheurs qui frappent la population tchadienne. Mais comment en est-on arrivé jusqu’à là ? Analyse.

 

Vous dites récession économique ? Eh bien, ça y est ! Nous y sommes, pieds joints. L’exploitation du pétrole en en octobre  2003 a suscité une euphorie  de joie chez le peuple tchadien. Le peuple exultait parce que pour lui c’était la fin de tant d’années de misère, de galère, de souffrance, de la famine, etc. L’espoir renait. Le ciel brillait à nouveau. « Nous allons nous soigner gratuitement ! L’école sera gratuite pour nos enfants ! Nous aurons des infrastructures adéquates… », C’est ce qu’on entendait lorsque l’or noir sortait du sous-sol de Doba. Très vite, les tchadiens se sont rendu compte que le petit berger de Berdoba leur avait tout promis sauf l’or et l’argent. Le peuple désenchante. Il est fébrile. L’espoir d’hier cède la place au désespoir. L’or noir est devenu mirage et  n’a guère apporté un grain de miracle. Notre or noir à défaut d’être bénédiction a été une malédiction. Exaspération, frustration, déception, mécontentement, mélancolie, voilà le lot de malheur qui s’est érigé en maitre mot au pays de Toumai, lorsque le peuple s’est rendu compte que le pétrole n’était qu’illusion.

 

Le pétrole a rapporté gros. La masse salariale est énorme. Ce que le pétrole était censé apporté en 20 ans nous l’avons eu en moins de 5 ans. Que faire de cette manne immense envoyée en plein midi par le sol bénit de Doba ? C’est la course aux quincailleries militaires. Sans aucune planification économique on s’engage dans des guerres souvent idiotes qui  coûtent la peau des fesses. Le pays s’érige en gendarme du monde. Que cherche le contingent tchadien dans la gueule du loup au Yémen ? Tant que cela servira de coup de pub au petit principe…allons seulement.

 

Les biens publics servent à l’épanouissement des petits cousins. Les ressources servent à calmer les petits neveux qui  s’ennuient. Pendant ce temps, le nombre de pauvres augmentent vertigineusement. Le taux de chômage  atteint le sommet de l’échelle. Les fonctionnaires triment sans salaires. Conséquences : stress, soucis, détresse, angoisse… que des nuits blanches à cogiter sur un avenir incertain. Pendant ce temps le champagne est en train d’être sauté de l’autre du palais.

 

Aujourd’hui l’éducation est aux abonnés absents. Cela fait 8 mois et bientôt 9 mois que les portes des amphis sont hermétiquement fermées. Cela fait plus de trois ans que les étudiants tchadiens boursiers de 2ie du Burkina Faso errent dans la rue parce que l’Etat a démissionné de ses engagements. Cette  prétendue crise continue à étendre ses tentacules dans tous les secteurs. Les primes des enseignants chercheurs sont supprimées. La bourse des étudiants a subi le même sort. Le salaire des fonctionnaires sont conséquemment réduits ainsi que ceux des députés. L’économie est affligée. Le pays de Tombalbaye n’est  plus que tristesse et détresse. Ruiné et embarqué dans une misère aux issues lointaines, le Tchad soupir et le peuple se demande  de quoi sera fait le lendemain déjà fragile. Tout compte fait, l’espoir suscité par le peuple à l’arrivée au pouvoir de Idriss Deby s’est évanouit et il ne demande plus que le renouveau.  Au nom de la maxime selon laquelle tout est vanité, nous avons foi que les  cris et les supplices du peuple  seront entendus par le rédempteur. Vivement !

 

Masbé NDENGAR

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commentaires
G
cela est vraiment touchant. mais notre beau va demeuré ainsi si le peuple ne se sacrifie pas.
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